Le magnétisme chez les Romains
- nicolasgallois
- 26 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 sept.
Du point de vue médical, les Romains suivent en grande partie l’apport des Grecs. Ils accordent une grande place aux songes dans les temples et aux pratiques magnétiques.
Le magnétisme chez les Romains : 1. Les Sybilles contre la peste
En 287 avant notre ère sévit une grave épidémie de peste à Rome. Les augures, après avoir consultés les ouvrages sibyllins, déclarent que le fléau, qui sévit déjà depuis trois années, ne cessera que lorsque la ville sera sous la protection d’Esculade. Ce dernier fut ramené sous la forme d’un serpent sur les bords du Tibre et la peste cessa. Un temple fut alors construit. Cicéron, également augure, nous dit que le dieu de la médecine y donnait des remèdes en songe. Esculade ne disposait pas du monopole de la guérison. Ceux d’Isis et de Sérapis étaient également présents et les malades procédaient là aussi à de véritables pèlerinages (pratique qui n’a disparu que tardivement dans son approche médicale mais qui renaît dans son apport spirituel), se rendant d’un temple à un autre tant que la guérison n’était pas encore parvenue. Ces temples sont fréquentés par toute la société. Marc Aurèle indique à propos de l’usage qu’il en a fait personnellement : « Je vous rends grâces de m'avoir indiqué, en songes, différents remèdes, surtout pour mes crachements de sang et mes étourdissements, comme cela m'est arrivé à Gaëte ».

Le magnétisme chez les Romains : 2. La place des médecins et des frictions
Les similitudes avec les Grecs sont là encore bien nombreuses. Les différents médecins, en complément ou lorsque les soins professés dans les temples ne fonctionnaient pas, préconisaient l’usage de ce qu’ils nomment les frictions. Il s’agit plus précisément d’effleurages et d’attouchements.
Ces frictions étaient un complément à une hygiène de vie et consistaient à ouvrir les pores de la peau. Parmi ces médecins qui utilisaient cette technique jusqu’à ce que le malade retrouve l’équilibre, on peut citer Asclépiade ou Cels. Le premier considère que trois éléments sont importants dans la guérison : « la friction [dont il se donne l'inventeur], le vin et la gestation ». La friction violente a pour fonction de durcir le tissu tandis que la légère le ramollit. Celle qui est faite de manière prolongée tend à amaigrir tandis que celle qui dure peu engraisser. Les maladies aiguës seront traitées par des frottements légers. La friction sera utilisée dans les maladies anciennes ou qui commencent à diminuer, pas les naissantes (ou très légèrement). « Il est dangereux d'employer la friction dans le redoublement de la fièvre [mais] il est utile de s'en servir, lorsque la maladie commence à diminuer ». La technique de la friction était également utilisée lorsque les personnes sont en forme afin de conserver la santé, aussi bien chez les athlètes que parmi les vieillards.
Le magnétisme chez les Romains : 3. Les empereurs et la guérison
Un certain nombre d’empereurs ont joué le rôle de guérisseurs tels les rois de France et d’autres pays européens doués d’un don « divin ». Vesparien a fait jouer son rôle de « toucheur » lors de son séjour en Egypte. Des demandes lui ont été faites par des Egyptiens après avoir fait des songes et vu Sérapis qui, pour un aveugle, fait demander à l’empereur de lui appliquer de la salive sur les yeux, à un autre avec des troubles de la main de se faire marcher dessus… D’autres sources révèlent que l’empereur Adrien, lui-même guéri par un magnétiseur, était également guérisseur avec l’exemple célèbre dans l’histoire d’un aveugle qui retrouva la vue grâce à son intervention.
Le magnétisme chez les Romains : 4. Les autres magnétiseurs
Comme dans la société actuelle, loin de la médecine « officielle » avec ses temples qui apporteraient les remèdes en songe ou lorsque les pèlerinages n’ont pas fonctionné, d’autres guérisseurs interviennent, des magnétiseurs comme on en trouve encore aujourd’hui parmi toutes les franges de la population.
Le magnétisme chez les Romains. Le plus célèbre d’entre eux n’est autre qu’Apollonius de Tyane, contemporain de Jésus à qui il a été comparé et qui, en plus de prophéties et prodiges, apporta des guérisons miraculeuses et parvint également à ressusciter une jeune fille. Philostrate, l’un de ses biographes, relate l’aventure de cette jeune fille dont on poussait le lit mortuaire. Le toucheur, devant la peine provoquée par le mari déclare : « « Posez ce lit, je me charge d'arrêter vos larmes. » Et il demanda le nom de la jeune fille. Presque tous les assistants crurent qu'il allait prononcer un discours comme il s'en tient dans les funérailles pour exciter les larmes. Mais Apollonius ne fit que toucher la jeune fille et balbutier quelques mots : et aussitôt cette personne qu'on avait cru morte parut sortir du sommeil. Elle poussa un cri et revint à la maison paternelle comme Alceste rendue à la vie par Hercule ». L’homme fut considéré non comme un Dieu mais un homme chéri des Dieux. Les premiers chrétiens y voyant au contraire l’accomplissement du diable.
Un autre contemporain de Jésus qui est venu jusqu’à nous est Simon le magicien né à gitton en Samarie (actuelle Israël) et mort probablement à Rome au 1er siècle, l’un des fondateurs de la philosophie gnostique. Il laisse supposer la supériorité des apôtres et voulu acheter à Saint Pierre, le premier pape, le don de faire des miracles (Le trafic des choses saintes porte depuis le terme de simonie). L’apôtre le condamna et lui indiqua « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! ». Cela permet d'apprendre avec les formations de magnétisme pour devenir magnétiseur.
D’autres toucheurs ne furent pas élevés au rang de dieu et périrent au contraire sous l’appellation de sorciers. C’est ainsi que Constant qui règne de 306 à 337 indique que « C'est avec justice que les lois se sont armées de toute leur sévérité pour punir les magiciens qui emploient leur art à nuire aux hommes » tandis qu’au contraire « ceux qui donnent certains remèdes profitables au corp humain, par des recettes occultes ne doivent point être recherchés ».





Commentaires