L’Egypte ancienne a laissé une marque indélébile dans l’histoire de l’humanité. Les monuments foisonnent permettant, grâce aux hiéroglyphes, textes et dessins, de connaître la vie des Egyptiens et la place du magnétisme.
Le papyrus de Thèbes
L’Egypte est souvent considérée comme le berceau des civilisations du fait des traces que son peuple a laissé à travers les différents monuments, légendes, papyrus… C’est justement l’un d’entre eux qui relie cette civilisation au magnétisme. Il s’agit du célèbre document découvert en 1862 par le marchand et collectionneur américain Edwin Smith (1822-1906) découvert à Louxor (Ancien Nom Thèbes) puis vendu dans l’hiver 1873-1874 à l’égyptologue Allemand Georg Moritz Ebers (1837-1898) qui traite de la médecine égyptienne et porte le nom de ce dernier. Il constitue l’un des plus anciens documents médicaux conservé au monde (aujourd’hui à la Bibliothèque universitaire de Leipzig) et mentionne plus de 700 substances et recettes médicales et datant d’environ 1.500 ans av JC.
Ce rouleau est constitué d’une centaine de pages qui mesure environ 20 mètres de long pour 877 paragraphes. On attribue à ce papyrus la citation qui fait référence chez les magnétiseurs comme première origine écrite de cet art non seulement chez les Egyptiens mais également de toutes les civilisations : « pose ta main sur la douleur et dis que la douleur s'en aille ».
La guérison par les temples
Les Egyptiens utilisent différents procédés pour se diriger vers la guérison. Le papyrus mentionné précédemment fait référence à l’utilisation de différentes plantes, l’essence même de la médecine. Les prêtres Egyptiens préconisent également de se rendre dans différents temples, dont celui de Sérapis afin de trouver la solution à leurs mots durant leur sommeil. Ce serait Isis, devenue immortelle, qui indiquerait aux hommes en songe le moyen de trouver la guérison.
Cette tradition, qui se perpétue dans les civilisations Grecs et Romaines, n’est pas l’apanage d’un seul Dieu. En Egypte, les temples de Vulcain permettaient également d’accomplir cette mission. Se met ainsi progressivement en place des pèlerinages pour reprendre une terminologie plus récente, afin de se rendre dans le temple et auprès du Dieu qui permettrait de répondre au mieux à la maladie concernée. Prosper Alpin, dans son Traité de Médecine Egyptienne, décrit ainsi le processus de mise en place pour la guérison : « Après de nombreuses cérémonies, les malades, enveloppés de peaux de bélier, étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur révélait les remèdes qui devaient les guérir. Lorsque les malades ne recevaient pas les communications divines, des prêtres nommés onéiropoles s’endormaient pour eux et le dieu ne leur refusait jamais le bienfait demandé ».
Les prêtres conduisent donc les humains dans ce protocole. Ils jouent également un rôle dans le processus de guérison au moyens d’attouchements ou d’insufflations en faisant référence à la déesse Isis.
Isis : au cœur du magnétisme
Si le magnétisme n’est pas l’apanage d’une caste spécifique, (bien que les prêtres des temples jouent régulièrement cette fonction), les traces que l’on retrouve représentent principalement des divinités comme mère du magnétisme dont Isis. Femme d’Osiris et mère d‘Horus, Isis, fille de Geb et Nout, est connue pour être une grande magicienne. Elle représente la terre féconde. C’est elle qui apparait en songe dans les temples. Elle est représentée par un corps de femme portant un trône sur la tête. Elle est associée au magnétisme car les représentations la concernant font explicitement référence à l’imposition des mains tel qu’utilisé par les magnétiseurs.
Il existe d’autres dieux guérisseurs comme Imhotep, Hygie ou Amenhotep. Sérapis fait également parti de cette catégorie, des temples étant construits en son honneur car elle apporterait des guérisons miraculeuses de la cécité. Isis reste tout de même la référence car elle était connue pour soulager son fils Horus (dont les pharaons prétendaient descendre) qui avait été piqué par un scorpion en dirigeant sa main droite vers sa poitrine.
D’autres illustrations (notamment celles du Zodiaque de Denderah conservé à la Bibliothèque nationale de France et La Durée du repos d’Horus) montrent Horus, étendu sur un lit imagé par le corps d’un lion. A côté de lui, Anubis, l’homme à la tête de chien, pose sa main gauche sur sa poitrine et étend la main droite, protocole utilisé par les magnétiseurs modernes. Isis élève quant à elle la main droite vers Horus en le regardant pour le seconder dans son opération.
Les monuments et les mains
Quelques monuments liés à ce que l’on nomme aujourd’hui de magnétisme ont pu échapper à la destruction du temps. Les personnes « sauvées » par les rites procédaient à des offrandes en déposant des tablettes ou des mains votives sur lesquelles on gravait le nom et les symptômes de la maladie et des moyens utilisés pour obtenir la guérison. Ces mains portent avec les Romains le nom de Mains salutaires des Dieux.
Le soleil et la force magnétique
On trouve également dans l’iconographie Egyptienne les traces du soleil qui intervient dans la force magnétique. Cette symbolique de l’énergie magnétique des astres qui transparaît au niveau de notre planète sur les hommes a poursuivi durant de nombreux siècles jusqu’à la thèse de Mesmer qui lui est consacrée.
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