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L’association des amis de la radiesthésie

Aidé du concours du chanoine Louis Bayard, doyen de la Faculté libre des lettres de Lille, l’abbé Bouly créé le terme de radiesthésie qui a été utilisé la première fois par le curé d'Hardelot-Plage lors d’une interview réalisée par Géo London pour le quotidien parisien Le journal le 29 octobre 1926 lors du retour d’une prospection autour de la mine de plomb de Villevieille dans le Puy-de-Dôme. Le choix de ce terme fait basculer cet art millénaire dans le domaine de la science, faisant également échos au terme de Cryptesthésie utilisé par le prix Nobel Charles Richet pour décrire de manière « scientifique » ce que serait le sixième sens. Rien de tel pour célébrer cette nouvelle « science » que de rassembler ses représentant autour d’une association. C’est ainsi qu’est créé, à son initiative, l’Association des Amis de la Radiesthésie (AAR) le 29 décembre 1929 à Lille (le siège de l’association se situait au 91 rue de l’hôpital Militaire dans la capitale du Nord de la France.

Formation radiesthésie

Les débuts de l’association

Le discours inaugural a lieu à l’hippodrome de Lille le 29 janvier 1930. Pas moins de 500 personnes assistent à cet événement qui permet à l’association de recruter de très nombreux membres. Ce sont déjà plus de 160 adhérents à la fin de l’année 1930 pour atteindre en quelques années le chiffre impressionnant de près de 2.000 adhérents. Cette progression spectaculaire est due à de nombreux paramètres :

Des présidents prestigieux

Les présidents de l’association, élus pour un an, sont les grandes figures de la radiesthésie des années 1930 et attirent à eux les foules. Le fondateur n’est autre que le créateur du terme de radiesthésie. Très occupé par ses différentes activités, il laisse sa place au vicomte Henry de France (père – son fils, lui aussi radiesthésiste, porte le même nom). Succède ensuite Armand Viré qui donne une nouvelle dimension à l’association en la faisant connaître à travers de nombreuses conférences, sorties, expériences… dont la découverte en 1934 de salles inconnues dans les grottes de Lacave accompagné de l’Abbé Mermet. C’est lui qui prend la suite de l’association en 1935, au plus haut de sa gloire suite à la parution de son ouvrage Comment j’opère publié à plus de 3.000 exemplaires.


Une revue mensuelle

L’engouement pour la discipline pousse Henry de France à inaugurer une revue mensuelle qui porte le nom de l’association. Il en décrit les caractéristiques ainsi : « Radiesthésie, le mot proposé par l’abbé Bouly et signifiant perception des radiations a la qualité d’englober tout ce dont s’occupent les sourciers, eau, minerais, maladies et même pas mal d’autres choses …Quant aux Amis, c’est une trouvaille, cela permet de faire appel à quantité de gens qui ne sont nullement sourciers, mais qui s’intéressent d’une manière plus ou moins lointaine à notre art ».

Des membres influents

Des grands noms parsèment les annales de cette association et ont fait de cette institution une référence de l’entre-deux guerres. Citons parmi les membres fondateurs Edouard Branly l’inventeur de la TSF (dont il est fait énormément référence dans les ouvrages de l’époque, la radiesthésie étant comparé à ce courant/onde invisible avec ses notions d’antenne, de récepteur, condensateur, cadre…), Arsène d’Arsonval fondateur de l’électrothérapie, membre de l’Institut, Deslandes membre de l’Académie des sciences, le docteur Foveau de Courmelle, pionnier de la chromothérapie et doyen des radiologue, le docteur Gédéon Meillère, président en 1932 de l’Académie de médecine…

Des domaines d’intervention variés


L’engouement est tel (près de 2.000 adhérents au milieu des années 1930) que l’association se structure. Les membres étant très présents à Paris, une antenne est ouverte au 105 Boulevard de Magenta en 1932. Une section médicale est créée qui regroupe près de 200 médecins, pharmaciens, vétérinaires et dentistes. Parmi les médecins célèbres, citons le Dr Albert Leprince qui publie Pendule et médecins. Sourciers et malades (1933) ou Radiesthésie médicale. Applications de l'art du sourcier à la médecine humaine (1936), le Dr Jules Regnault directeur de la revue Côté d’Azur médical, le Dr Alfred Roux qui publie le livre Autour de la Radiesthésie (1938).

Les pharmaciens ne sont pas en reste comme Louis Eugène Maupy pharmacien titulaire de la marque de spécialité « Abbé Chaupitre », A. Soulier, auteur de Spécification des toxines de la tuberculose et du cancer (1932) qui propose un diagnostic radiesthésique de l’urine ou Gédéon Meillère membre de l’Académie de médecine. Notons la personnalité de Gabriel Lesourd (1890-1976) qui, après de grandes hésitations sur l’utilisation du pendule, se lance dans cette discipline et rentre même au conseil d’administration de l’Association. Il écrit deux ouvrages sur la discipline : Méthode radiesthésique de recherche des maladies et imprégnations microbiennes (1934) et Vie, maladies, radiations (1936). Il procède auprès de ses clients au diagnostic des urines et au choix des traitements dans son Laboratoire biologique de radiesthésie médicale. Il en ressort la confection de tisanes dont les Tisanes Lesourd sont encore exploitées aujourd’hui. Il a également créé un pendule Lesourd de verre noir adapté aux recherches biologiques ainsi qu’une revue : La Science nouvelle, revue générale de la radiesthésie et des sciences psychiques.

Mais le succès fulgurant de l’association connaît assez rapidement quelques embûches. La première est d’ordre financière. La trésorerie fait défaut et c’est l’abbé Mermet qui va renflouer les caisses. La seconde difficulté provient des attaques contre la radiesthésie, et notamment du monde scientifique et médical. La seconde guerre mondiale va mettre en sommeil non seulement l’association mais également la pratique de la radiesthésie dans le monde scientifique.

De la seconde guerre mondiale à aujourd’hui

L’activité de l’association est presque en arrêt total durant le second conflit armé mondial. Seuls 125 membres reviendront en 1946. Certes, l’association va parvenir à retrouver une stabilité financière mais elle va être encore une fois attaqué sur le plan officiel avec des tentatives pour réglementer sa pratique (notamment face à l’exercice des professions médicales). Les procès émergent contre les radiesthésistes médicaux, l’association est affaiblie et ne comptera pas plus de 500 membres. Si l’affrontement entre les partisans de la radiesthésie et le corps scientifique (et principalement médical) est évité, la scission est pour le moins consommée.

L’association poursuit ses activités de diffusion de la radiesthésie par l’organisation de congrès, de conférences, de création d’objets liés à l’utilisation du pendule ou de la baguette. Les cours permettent également de réunir un grand nombre de passionnés. Avec la baisse du nombre d’adhérents, l’association se parisianise progressivement.

Le XXIe siècle voit renaître légèrement l’association avec la prise en compte de la géobiologie et la radionique dans son domaine d’action. Grâce au président Bruno Allione, l’association noue des contacts avec le monde des radiesthésistes italiens.

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